« rebel romance »

1er SUJET ENTRE ELIZABETH & TREVOR.
wrs 1.0 ; chambres de l'internat, allée n°2.
baby gone & hysteriatic.

La plupart du temps, si on demandait à Trevor McLadbroke ses projets pour la soirée, le jeune homme répondait par la même réponse quasi-mécanique : ‘je me mate un film’. Cette fois, il répondit : ‘je me mate un film avec une fille.’
La porte de la chambre n°510 était refermée depuis maintenant près de trois quart d’heure sur les deux adolescents désireux de passer la soirée ensemble. Mais reprenons depuis le début avant de partir dans des conclusions qui risqueraient d’être fâcheuses.
Premier contact entre Elizabeth Jenssen & Trevor McLadbroke : une semaine plus tôt dans une épicerie anodine du Centre-ville. Après avoir évité à la jeune fille de se briser un bras, les deux jeunes gens s’étaient rendus compte qu’il passait entre eux un bon feeling, de ceux que l’on rencontre très rarement entre adolescents dans une ville si grande et si corrompue par l’ambition. Ils avaient alors passé une petite demi-heure à s’adresser des politesses et des gentillesses avant de se séparer tout en prenant soin d’échanger leur numéro de téléphone après s’être découvert de nombreux points communs : leur lycée et leur goût pour le cinéma.
Second contact : Quatre jours plus tard, au croisé d’un couloir à une heure de pointe, Elizabeth avait fait promettre à Trevor de l’appeler dans la semaine pour qu’ils se fassent un film, peu importe lequel, le but étant de se retrouver et de discuter de la semaine. Inutile de préciser que ce genre de chose n’arrive pas souvent au jeune homme et donc naturellement il accepta son offre, languissant déjà d’arriver au week-end.
Troisième contact : Une journée et demie plus tard, appel téléphonique. Trevor annonça à Elizabeth qu’aucun des films à l’affiche actuellement ne le tentait, ayant déjà assisté aux films qui l’intéressait dès leurs sorties. Sentant la déception dans la voix de son interlocutrice, il fit alors preuve d’une audace qu’il ne se connaissait pas et proposa en solution de rechange de se rabattre sur l’option DVD, sa chambre faisant office de salle de cinéma de fortune. En tout bien tout honneur. Elle accepta et il se dépêcha de se transformer en fée du logis.
Jour J : Trevor avait accueillit Elizabeth avec une décontraction totale, en jean et t-shirt propre. Ils s’étaient fixés le désir de passer une soirée tranquille, loin de toute superficialité. De toute façon, avec Trevor on ne reste pas bien longtemps pompeux. Sa chambre avait été rangée et dépoussiérée et une douce odeur de sucrée s’élevait : une large coupe de pop-corn trônant sur un plateau-repas posé sur le lit soigneusement fait du jeune homme. Face à la tête du lit, le meuble télévision-lecteur de DVD était déjà prêt et la télécommande n’attendait que la pression du ‘Play’. Après avoir rit quand à la simplicité de la chose, Elizabeth avait consenti à prendre place sur le lit du jeune homme après avoir retiré ses chaussures. En revanche, comprenant que la situation pouvait braquer Elizabeth, Trevor préféra s’installer au pied du lit, sur des coussins pour accueillir son derrière. Etait-ce pour elle ou pour lui qu’il préférait garder cette distance ? La question restait entière. Il aimait bien cette demoiselle car elle le faisait souvent rire et se sentait à l’aise avec elle. Il n’avait pas besoin de cacher ce qu’il était et assumait totalement sa marginalité. Ainsi, il avait mis en marche le film qu’il avait choisi, il faut l’avouer, un peu à la va-vite. Trois heures plus tôt, s’étant rendu compte en sortant d’une épicerie qu’il n’avait toujours pas choisi de film, il avait alors opté pour The Truman Show, avec en vedette Jim Carrey. C’était un classique et il ne connaissait encore personne ne l’ayant pas apprécié. De plus, c’était un de ces films que l’on peut voir et revoir sans se lasser ce qui lui permettait d’esquiver l’option ‘déjà-vu’ que pouvait lui présenter Elizabeth Jenssen.
Alors, pendant la première partie du film, Elizabeth était assise en tailleur sur le rebord du lit, juste au dessus de Trevor qui passait parfois une main derrière lui afin d’attraper quelques grains de popcorn dans la coupe que tenait entre ses jambes croisées la jeune fille. L’ambiance était conviviale, agréable et extrêmement détendue. Trevor s’amusait parfois à énoncer les répliques des personnages principaux avant même qu’ils aient ouvert la bouche, se prenant par la même occasion une bourrasque agacée sur la tête de la part d’Elizabeth, hilare.

Depuis quelques jours seulement, Lizzie comptait un nouvel ami parmi ses relations & un ami dont la rencontre n’avait pas été anodine. Effectivement, une semaine auparavant, alors que la demoiselle avait mal à la gorge & désirait se faire plaisir en allant acheter un pot de miel dans une épicerie, elle était tombée sur Trevor ; dans tout les sens du terme. Car, douée comme elle l’est et du à un problème de petite taille, la jeune fille avait voulu tester une acrobatie peu ordinaire et avait glissé – quelle idée de faire des folies avec des talons aussi – en manquant de se retrouver le cul par terre juste au moment où Trevor, sortit de nulle part, la rattrapa de justesse. Comme je le disais, une rencontre comme on n’en fait pas souvent… Bien qu’ayant pris son numéro de téléphone et après avoir remarqué qu’il n’était pas si mal que ça, la jeune fille – il faut l’avouer – ne pensait pas le revoir tout de suite. Du moins, elle savait qu’elle ne penserait pas à l’appeler avant une bonne semaine, à moins qu’il ne fasse « le premier pas », si on peut dire ainsi. Et puis, par simple hasard, elle l’avait croisé au détour d’un couloir au lycée, et de peur d’oublier si ce fut à elle d’appeler, elle le pressa de s’en occuper, afin qu’ils se fassent au plus vite, une soirée cinéma. Comme il avait de la mémoire – lui au moins – et qu’il souhaitait surement revoir Elizabeth, il n’avait pas tardé à lui passer un coup de téléphone. Et ce fut sans grande surprise qu’elle reçut son appel, environ un ou deux jours seulement après leur précédente rencontre. La jeune fille, qui savait bien qu’elle n’aurait pas de mal à se trouver d’autres projets pour le week-end, était tout de même légèrement déçu de devoir reporté cette soirée, jusqu’au prochain bon film qui sortirait au cinéma de la ville – chose qui n’arrivait pas si souvent, vu tout les navets que sont capable de produire la compagnie hollywoodienne de nos jours. C’était sans compter sur l’initiative que pris le jeune homme, invitée la demoiselle chez lui, pour une simple soirée DVD, en tout bien tout honneur. Sachant d’avance que ce serait un moment agréable et sans artifices, la blondinette décida quand même d’aller faire une séance shopping le jour venu, histoire d’avoir quelque chose de nouveau à porter. Quand on a du fric, autant l’utiliser pour ce faire plaisir. Elle en profita donc pour s’acheter un nouveau jean et des Bensimons bleu marine. Quand on a du fric, on ne se ruine pas non plus tout les jours. Une fois de retour dans sa chambre, la jeune fille ne pris pas beaucoup de temps pour se préparer, étant donné la simplicité de la chose. Après avoir pris une douche, elle enfila son nouveau jean Chloé, et choisit un simple débardeur bleu marine avec par-dessus, une tunique blanche, presque transparente, sur laquelle elle ajouta une ceinture marron. Elle finit par glisser ses pieds dans ses dernières Bensimons. Une tenue qu’elle comptait parmi ses valeurs sures. Elle se maquilla très légèrement, un peu de blush, de mascara & un léger gloss. Pour elle, la devise n’était pas « plus t’en mets, plus t’es belle ». Elle préférait de loin la touche naturelle que l’effet peinture… Elle s’attacha les cheveux en une queue de cheval faussement négligée, d’où tombait quelques mèches blondes pour aller encadrer son visage angélique. Une fois prête, elle eut soin de glisser son Iphone, ses clés et d’autres choses qu’elle considérait comme utile dans un sac noir qu’elle avait acheté dans un souk – un de ses seul sac qui coutait moins de 100€. Elle sortit de sa chambre, ferma à clé et partit en direction d’une autre allée. Elle avait plus souvent l’habitude de sortir du bâtiment afin d’aller à l’encontre d’un taxi ou de sa propre voiture, mais elle n’en connaissait pas moins les lieux. Cela fessait un moment qu’elle n’avait pas arpenté les allés, passant devant d’innombrables portes de chambres portant un numéro toujours différent. Elle arriva enfin devant celle qu’elle cherchait, la n°510.

Après avoir frappé trois léger coup, s’être fait accueilli, elle put rapidement observer la tranquillité du décor. Une chambre d’étudiant parfaitement normale, rangée il y a peu et où flottait dans l’air une délicieuse odeur sucrée. Elle sourit à la vue du pop-corn et de la télé, où on voyait l’image fixe de début de film, mais où le titre n’apparaissait pas encore. Elle retira ses chaussures et les posa proprement dans un coin avant de s’installer sur le lit, suite à l’insistance de son jeune ami. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la blondinette ressentait toujours une légère timidité quand elle était pour la première fois dans la chambre d’un ami. Timidité qui s’envola bien vite grâce à Trevor. Elle remarqua la délicatesse qu’il eut de s’asseoir au pied du lit, et non pas à côté d’elle. En vue de la place qu’elle avait, elle s’assit en tailleur, fessant comme si elle était sur son propre lit. Il mit le film en marche et elle pu voir apparaitre le titre du film. Cela fessait tellement longtemps qu’elle l’avait vu que la demoiselle ne se rappelait plus de l’histoire. Heureusement pour elle, avec sa bonté naturelle, Trevor ne se gênait pas pour lui dire à haute voie les répliques du film, juste avant qu’elles ne sortent de la bouche d’un acteur. Et à chaque fois, la jeune fille perdait le cours du film en explosant de rire et en frappant son interlocuteur à l’aide d’un cousin qui se trouvait là par hasard. Cela fessait longtemps qu’elle ne s’était pas trouvée dans une pareille situation, sans gêne et réellement détendue. Sans faire attention à sa ligne, Lizzie piochait avidement dans la coupe de pop-corn, tout comme le jeune homme, et la coupe se vidait trop rapidement à son gout. Elle avisa à cet instant qu’elle commençait à avoir soif et comme si il avait lu dans ses pensées, il lui proposa de boire quelque chose. Désireuse de ne pas finir la soirée dans un sale état et de commencer en douceur, elle lui demanda un Fanta orange. Quand il revient, canettes en main, elle se désaltéra et continua à suivre le film tant bien que mal, malgré les comiques imitations de Trevor. Dire que la soirée ne fessait que commençait…

Le plus frappant dans cette soirée, lorsqu’on connaît Trevor McLadbroke, c’est de s’apercevoir à quel point il était à l’aise alors qu’il avait quand même l’une des jeunes filles les plus sexy du Westown High School dans sa petite chambre aux meubles Ikea. Mais c’était un peu son apanage ces derniers mois. Lui, le calé en sciences, le prompte à l’embarras et aux blagues vaseuses arrivait à se rapprocher de la gente féminine avec une chance insolente. Pourtant, il n’avait pas grand-chose pour plaire : ni vêtements de marque, ni voiture de sport et ni une aisance et une adresse de grand gentleman en société. Et peut-être était-ce ce contraste qui attirait les personnes qui lui portaient de l’attention, peut-être recherchaient-ils un peu d’authenticité dans cette ville fourvoyée et corrompue, où éclate rime avec coke. Mais ces considérations ne perturbaient pas Trevor à cet instant. Non, il se sentait tellement bien et étrangement en confiance avec Elizabeth qu’il ne pensait même au fossé qui les séparait. Et heureusement, sinon il aurait tôt fait de retrouver sa maladresse et son angoisse face au monument que représentait Elizabeth Jenssen.
Sans la moindre réticence, bien au contraire, Trevor se leva en feignant l’engourdissement avant de trottiner gaiement vers l’espace « cuisine » qu’il s’était aménagé (à vrai dire, un triste lavabo tenait compagnie à un petit réfrigérateur bon uniquement à contenir quelques plats tout prêts et des boissons). Deux minutes plus tard, il revenait, un large sourire sur les lèvres tout en continuant de sur-réciter les répliques de Jim Carrey mais à affichant une grimace si éloignée des expressions de l’acteur que l’on comprenait bien que jamais Trevor ne pourrait finir en comédien. Tandis qu’il tendit à la demoiselle joyeuse son soda, sa décontraction était telle qu’il se permit de s’installer sur son lit. Ils étaient ensemble maintenant depuis une petite heure et il ne pensait pas qu’elle pourrait prendre mal ce rapprochement. De plus, il s’était assit avec spontanéité, par réflexe et il se voyait mal se relever vivement sans risquer de briser cette ambiance chaleureuse. Il dégoupilla alors sa canette et bu une longue gorgée tout en lançant un regard habitué sur les images qui défilaient sur le petit écran. Ce film, il l’aimait vraiment et il était ravi de se rendre compte qu’il semblait plaire à Elizabeth. Doucement, il tourna son regard vers elle et souria silencieusement, contemplant son profil qui s’offrait à lui, ses yeux posés sur le film. Elle était vraiment jolie ce soir, non pas qu’elle ne l’était pas les jours précédents ce rendez-vous, mais son naturel et la proximité qu’elle dégageait plaisaient au jeune homme. Trevor avait toujours préféré une femme habillée et coiffée sans grand soin mais dégageant une aura de bien-être qu’une femme apprêtée et vêtue en grandes pompes. Même s’il ne manquait pas d’être impressionné par les demoiselles en talons et robes, il avait véritablement un faible pour celles qui se séparaient de leurs apparats pour n’être qu’elle-même. Et ce soir, Trevor était persuadé d’avoir sous les yeux une Elizabeth ouverte, naturelle, accessible. Il était vraiment comblé par le déroulement de cette soirée et sans doute cette joie pouvait-elle se lire sur son visage. Cessant d’observer sa voisine, il baissa son regard un instant sur sa canette, craignant d’être démasqué par Elizabeth bien qu’il était très probable qu’elle avait remarqué son regard. Après tout, ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’elle se faisait mater. Redressant son visage, Trevor se reconcentra sur Meryl Burbank en pleine discussion avec son époux Truman Burbank. Etrangement, Trevor ne se souvenait plus des mots qu’elle était censé dire et il resta bouche bée là où il aurait dû surprendre une nouvelle fois Lizzie. Perplexe, il grimaça et préféra se rabattre sur le pop-corn, évitant le regard de la jeune fille. D’une main habile, il la plongea dans le bol au moment même où Elizabeth fit de même. Coïncidence ou pas, les doigts fins du jeune homme rencontrèrent ceux de la demoiselle et là où il aurait dû la retirer vivement, il se prit à les caresser bien trop longuement pour une personne qui était venue chercher du popcorn … Perturbé par les répliques oubliées, Trevor avait comme objecté sa gaucherie légendaire et son subconscient se permettait une approche que jamais il n’aurait osé. Tout ce qu’il était capable d’emmagasiner, c’était que sa peau était incroyablement douce. Néanmoins, rapidement il se rendit compte de ce qu’il faisait et comme horrifié de sa propre audace, il retira rapidement sa main, faisant sauter quelques grains et posa un regard troublé sur Elizabeth. Trop vite, il essaya de balbutier quelques excuses sur ce comportement qu’il lui avait échappé … mais pas moins désiré, il faut l’admettre.

« Pardonne-moi, je ne … Enfin, je voulais du popcorn et faut croire que je me suis égaré … »

Il faut avouer que cette amitié Trevor/Elizabeth n’était pas des plus communes. Deux mondes bien différent les opposés, mais heureusement, ce n’était pas ce genre de choses qui arrêtait la jeune fille, au contraire. Les différences qu’elle pouvait avoir avec certaines personnes ne l’avait jamais dérangé, et elle était toujours heureuse de se faire de nouvelles relations. Ce n’était pas le genre à s’enfuir dès qu’elle croisait un garçon sans marques ou qui n’affichait pas une Rolex en or à son poignet. La blondinette n’était pas superficielle, certes elle aimait les vêtements `haute couture’ & de marques, mais il lui arrivait aussi de porter des choses simples, et elle ne fessait pas attention à ce que portait ses fréquentations. Alors, sa différence avec Trevor ne la dérangeait pas du tout, elle trouvait plutôt ça intéressant, et apprécié la simplicité de leur relation. Surtout qu’elle était de nature joyeuse et pas vraiment timide, et la compagnie du jeune MacLadbroke était très agréable.

Sans commenter le jeu d’acteur déplorable de son ami, Lizzie riait de bon cœur et dut poser sa cannette pour ne pas renverser son contenu sur le lit. Elle ne remarqua même pas qu’il s’était assis à ses côtés, où plutôt, elle fit mine de ne pas remarquer, après tout, un lit était toujours plus confortable que le sol et puis, après une heure passé ensemble, cela ne changeait pas grand-chose qu’il s’installe à ses côtés. Elle sourit même de cet audace, qui montrait bien que le jeune homme se sentait plus détendu & en confiance avec elle. Elle prit le temps de se concentrer sur les images qui défilaient dans le petit écran, histoire de suivre le film. Trevor avait fait un bon choix en choisissant The Truman Show, c’était un classique, on pouvait rire & ça ne prenait pas la tête. De plus, Lizzie aimait bien et, malgré les interventions du jeune homme, arrivait à suivre le cours du film. Au bout d’un moment, elle sentit le regard de Trevor pesait sur elle, et détourna quelques instants ses yeux de la télé. Lui s’était déjà arrêté, conscient de son indiscrétion, même si ça ne gênait pas plus que ça la jeune fille. Elle prit juste ça pour de l’égarement, après tout, il lui arrivait souvent d’avoir les yeux dans le vague sans forcément regarder quelque chose de précis. Malgré son ignorance, elle remarqua qu’une des répliques importantes du film n’était pas sortie de la bouche du jeune homme, chose qu’elle nota comme un moment d’inattention et qui ne lui parut pas étrange ou déconcertante. Comme elle l’avait fait depuis le début de cette soirée, elle guida sa main vers le bol de pop-corn, afin de se resservir, une énième fois. Elle frôla alors les doigts de Trevor, et à ce contact qui dura quelques instants, elle eut un léger frisson, imperceptible mais incontrôlable. Elle sentit ensuite la gêne de son ami, qui retira sa main après un laps de temps qui aurait du être plus court. Surprise de cette audace dont fessait preuve le jeune homme et ne sachant comment réagir, elle se mit à penser à ce contact et la douceur éprouvé à cet instant. Elle secoua légèrement la tête, comme pour chassé de mauvaises pensées puis détourna les yeux vers la télé, avant de les reposer sur Trevor. Bizarrement, elle se mit à sourire devant le regard troublé de ce jeune homme et des paroles qu’il réussit à faire sortir de sa bouche, en balbutiant. Elle se retient même d’éclater de rire afin de ne pas le froisser ou le déconcerter. Mais la nature d’un rire peut aussi bien être nerveux et cacher quelque chose.


Elle sourit à nouveau & le fixa quelques instants, rencontrant son regard puis elle détourna la tête. Le jeune homme ne s’en rendait surement pas compte, mais sa désinvolture et son naturel lui donnait un côté terriblement sexy et attirant. Il se trouvait s’en doute banal alors qu’en faite, il était plutôt mignon, et même beau garçon – et ce n’est pas Lizzie qui dirait le contraire… Plusieurs minutes passèrent et ce qu’on pourrait appeler l’incident fut clos. Elle avait même le sentiment que Trevor avait retrouvé son assurance du début, il avait aussi recommencé à dire les répliques du film, ce qui était surement bon signe. La nuit était tombée depuis au moins une heure, et le film arriverait bientôt à sa fin. De nature frileuse, Lizzie ne pus s’empêcher de constater que la température ambiante était retombé de quelques degrés. Elle se trouva bête de n’avoir pas pensé à emmener un pull ou quelque chose de plus chaud, maintenant que de petits frissons lui venait. N’osant pas déranger le jeune homme avec ça, elle continua à fixer obstinément le film et se resserra légèrement sur elle-même. Elle jeta un coup d’œil aux alentours et vit qu’aucune fenêtre n’était ouverte. Elle soupira discrètement, décidé à prendre son mal en patience.

Le malaise se dissipait grâce aux paroles d’Elizabeth qui prouvaient à Trevor qu’elle n’était pas offensée par son geste. Une chance, il aurait été vraiment mal s’il s’était avéré qu’elle avait interprété son geste de travers. Il réussit même à étirer ses lèvres en un fin sourire lorsqu’elle l’accusa uniquement d’être un gros amateur de popcorn. Décidément, Elizabeth Jenssen avait le chic pour désamorcer une situation qui s’annonçait gênante. Désamorcer, ou en entraîner une nouvelle …
En effet, quelques minutes à peine plus tard, alors qu’il ne restait plus que dix minutes au film pour s’achever, Lizzie manifesta les signes d’un coup de froid. Trevor, de nature très observatrice, ne loupa pas les frémissements de la jeune fille ni ses vaines tentatives pour trouver un peu de chaleur en s’enroulant de ses bras. Le jeune homme se sentait coupable vis-à-vis d’elle. Lui, il s’était habitué à la fraîcheur de la chambre le soir, trouvant des parades comme s’emmitoufler sous sa couette tout le long de la nuit. Malheureusement, il se voyait très mal lui proposer de se glisser sous sa couette, entre ses draps. Ce serait juste un petit peu trop déplacé, non ? x) Evidemment, il n’avait jamais eu l’occasion de se payer un chauffage, ne serait-ce de fortune. Il n’invitait jamais grand monde dans sa chambre et il préférait investir ses économies pour des CDs de jazz ou pour la location de DVDs ou même pour le médecin après avoir attrapé un gros rhume justement. Chacun ses priorités après tout. Trevor n’avait pas non plus de plaid à lui proposer, tout ce qu’il avait, c’était une vieille couverture bien trop en mauvais état pour oser la sortir et la pointer sous le nez d’Elizabeth. D’un autre côté, il ne pouvait décemment pas la laisser ainsi se les geler. Bien que sa politesse l’empêchait de se plaindre, il ne doutait pas que la demoiselle s’impatienterait vite et souhaiterait s’en aller trouver réconfort ailleurs. Les yeux posés sur Elizabeth qui était par instant secouée de frissons, Trevor ne faisait plus du tout attention au déroulement du film. Sa priorité était carrément tout autre et seul le sort de la jeune fille lui importait à cet instant. Posant sa canette à moitié entamée sur son parquet, il se redressa et inspira un bout coup. L’idée qu’il venait d’avoir lui demandait courage, audace et impudence. Autant dire trois qualités qui n’étaient pas reines chez lui. Mais il était déterminé à ce qu’Elizabeth soit à l’aise et ça, c’était une motivation assez suffisante pour qu’il prenne sur lui. S’approchant doucement, presque pas assez, Trevor se retrouva assit à présent exactement sur la proche droite de la demoiselle. Son déplacement s’était fait doucement mais pas pour autant discrètement : il ne tenait pas à ce qu’elle soit soudainement surprise de le retrouver collé à elle. Son visage était avenant, sincère et aucune expression de son visage n’exprimait la moindre arrière-pensée ni malice. Trevor avait pour unique souhait de mettre un terme aux tremblotements de la demoiselle, rien de plus, rien de moins. Et puis, d’un geste mi-maladroit, mi-résolu, Trevor leva son bras et le passa autour des épaules d’Elizabeth. Il était gauche, il n’était sans doute pas assez musclé mais il espérait qu’au moins, sa chaleur humaine réussirait à lui procurer une chaleur suffisante pour la garder près de lui au moins jusqu’à la fin du film. En tout cas lui, il ressentait déjà une chaleur nouvelle grandir en lui …
Tentant de rester calme, de mesurer les battements de son cœur, Trevor adressa un sourire à Elizabeth avant de lui dire tout bas, comme pour ne pas briser l’intimité de ce moment.

« Je te rassure, ce n’est pas un plan foireux … C’est tout ce que je peux te proposer pour te tenir au chaud. »

Il avait baissé ses yeux sur elle et il tentait tant bien que mal de ne pas penser aux épaules de la jeune fille qui se soulevaient à chacune de ses respirations. Les épaules, cela avait toujours été le faible du jeune homme. Certains ont un faible pour les mains des gens, d’autres pour les yeux ou d’autres encore pour les jambes. Trevor lui, c’était les épaules qui le fascinaient, la courbe parfaite, l’ossature se laissant deviner sous une peau douce et fine, parfois parsemée de grains de beauté, parfois de tâches de rousseur … Il se mit alors à se demander si Elizabeth avait l’un des deux sur ses épaules qu’il devinait déjà parfaites.

Elle espérait bien avoir fait assez d’effet pour atténuer cette situation qui aurait pu devenir beaucoup trop gênante. A voir Trevor, elle comprit qu’elle avait réussi. Une sourire sur les lèvres, elle jeta un coup d’œil à l’horloge murale et constata avec logique que le film se finirait surement bientôt. Mais la jolie blonde avait de moins en moins envie de mettre un pied en dehors de cette chambre et elle réfléchissait à un moyen de faire durer cet agréable moment en compagnie de son ami. Pas très discrète sur la frilosité qui la prenait, elle comprit bien que Trevor avait certainement remarqué son petit manège. Ne voulant pas l’embêter avec ça, elle ne fessait aucun commentaire, comprenant vite par un simple coup d’œil qu’il n’y avait pas beaucoup de moyen pour se réchauffer à sa portée. Elle se trouva soudainement idiote de ne pas avoir pensé à prendre une veste ou quelque chose de plus chaud, et malheureusement pour elle, la politesse dont elle fessait preuve l’empêchait de demander un pull à Trevor. Du coin de l’œil, elle le voyait pensif, absorbé et elle remarquait bien que ce n’était pas par rapport au film qui se déroulait devant leurs yeux. Sans bien comprendre ce qui se passait, elle distingua qu’il s’était réellement rapproché d’elle depuis sa dernière position. Elle fit comme si rien n’avait changé – avouons que ce rapprochement soudain ne le dérangeait surement pas tant que ça. Elle comprit alors ce qu’il entreprenait de faire et eu un imperceptible sourire. Elle sentit alors le contact doux et chaud du bras du jeune homme sur ses épaules. Elle eut à nouveau un frisson, et comprit rapidement que ce n’était pas à cause de la température de la pièce, bien que pour elle, elle augmenta d’un seul coup… N’osant rien dire de peur de paraître maladroite dans ses paroles ou distante, elle hocha simplement la tête à l’intention de sa dernière phrase. Elle sentit alors les battements de cœur de Trevor, voyant qu’ils étaient plus accélérés que la normale et suivie d’une impulsion, la jeune fille se blottit presque contre lui, se retrouvant alors la tête entre son torse et son coup. Sans bien comprendre ce qu’elle fessait et où ça allait les amener, elle caressait délicatement le t-shirt du jeune homme, sentant des muscles qu’elle n’aurait pas forcément soupçonné, à croire que ce n’était pas un gringalet... Percevant une main dans ses cheveux, elle ressentit à nouveau le même frisson qu’auparavant et ferma instinctivement les yeux. Elle n’eut alors plus qu’une envie, que le temps s’arrête afin qu’ils puissent rester comme ça, ainsi serrés l’un contre l’autre. Elle ne ressentait plus le froid qui l'avait dérangeait quelques instants plus tôt, à présente, une chaleur inhabituelle avait envahie l'ensemble de son corps. Essayant de ne pas penser à certaines choses, elle gardait les yeux fermés, ayant complètement oublié le film, d’ailleurs, n’était-ce pas la mélodie du générique qu’elle entendait ou juste un effet de son imagination ? La jeune fille ne savait plus trop sur quoi raisonner.

Oui, c'était bel et bien le générique de fin qui débutait sur le petit écran qui avait constitué le cœur de leur soirée et sincèrement, Trevor n’avait plus porté attention au DVD depuis de bonnes longues minutes. Un profond soulagement s’était emparé de lui lorsqu’il aperçu le hochement de tête reconnaissant d’Elizabeth puis lorsqu’il la sentit se blottir contre son torse. Bon sang, c’était vraiment une sensation merveille que de la sentir tout contre lui, bien meilleur que ce qu’il aurait put imaginer. Meilleure et aussi, très intimidante. Depuis longtemps il n’avait pas eu de demoiselle dans sa chambre et encore moins sur son lit. Si maintenant, elle se mettait à s’enfouir dans ses bras, il n’était pas certain de pouvoir résister bien longtemps …
Elizabeth était une jeune femme réellement belle et qui ne semblait pas pouvoir manquer de quoique ce soit, le fait alors qu’elle l’est choisi pour passer sa soirée devait suffire au jeune homme. Et c’était totalement le cas : il se sentait plus que flatté par l’attention qu’elle lui portait. Une attention tout particulière qui se manifesta par les frôlements qu’elle effectuait de ses doigts sur son t-shirt. Elle les faisait peut-être par mégarde, dans un instant d’absence de la pensée mais leurs effets étaient intégraux sur Trevor. Il sentit dès lors son cœur s’emballer et un frisson lui parcourait l’échine à chaque geste de la demoiselle. C’était tout simplement délicieux. Une sensation électrique qui s’accentua lorsqu’il eut uniquement à baisser son visage pour sentir le doux parfum des cheveux d’Elizabeth. Sa blondeur l’éblouissait et il fut obliger de fermer les yeux pour faire abstraction de leur éclat et profiter pleinement de l’odeur agréable qui s’en dégageait. Et puis, comme poussé par une pulsion incontrôlable, Trevor passa son deuxième bras autour de la jeune femme et se mit à la serrer doucement, avec une tendresse nouvelle mais pour le coup, adroite. Du bout des doigts, il se mit à frôler la peau lisse et douce des bras d’Elizabeth, s’aventurant même à caresser ses épaules sous sa tunique blanche en ayant remonté par le dessous de ses manches. C’était tout bonnement comme s’il ne se trouvait pas en présence d’une des demoiselles les plus populaires de Westown mais simplement face à Elizabeth Jenssen, son invitée et celle qui faisait frémir son cœur pour ce soir. Il se sentait réellement bien, en confiance et luttait vainement pour ne pas déraper. Mais après tout, était-ce vraiment une mauvaise idée que de faire un pas de plus ? Ce n’était pas comme s’il s’était agit d’une inconnue, qu’ils n’éprouvaient rien l’un pour l’autre : jusqu’à preuve du contraire, ils s’entendaient extrêmement bien et avait cru comprendre qu’un bon feeling passait entre eux. Certes il n’avait pas du tout attendu ce virement de situation lorsqu’il avait organisé cette soirée, loin de là mais ce n’était pas du tout quelque chose à refuser. Elizabeth faisait naître en lui un réel désir qu’il était de plus en plus difficile à gérer. A cette pensée et tandis que les noms des acteurs défilaient sur l’écran noir, Trevor se permit de se pencher vers le front de la demoiselle et d’y déposer des baisers d’abord prudents. Sentir sa peau sous ses lèvres augmenta la chaleur qui parcourait déjà son corps. Se rendant compte qu’Elizabeth n’objectait pas le moins du monde ses avances, le jeune homme prit son courage à deux mains et poussé d’une envie de plus en plus prenante, abandonna l’épaule d’Elizabeth pour venir tracer le contour de son menton à l’aide de son index et remonter jusqu’au lobe de son oreille. Elle avait clos ses yeux comme pour mieux profiter de ses douceurs et Trevor en profita alors, comme s’il s’était agit d’un feu vert pour venir embrasser ses lèvres qu’il devinait déjà délicieuses. Il ne s’était pas trompé, le baiser était délectable, très suave et passionné à la fois. Son cœur avait depuis longtemps raté des battements et l’unique chose à laquelle il pensait, c’était à elle et à elle seule. Il se fichait pas mal du DVD qui venait de s’arrêter automatiquement, du silence entier qui les entourait à présent ni même ce que pourrait en penser le reste du monde. C’était leur moment, peu importe ce qui se passerait le lendemain. Du moment qu’Elizabeth le suivait, acceptait et demandait plus, Trevor serait épanoui.
La soirée prenait fin, mais la nuit débutait.

La notion du temps n’avait plus aucun sens dans l’esprit de la jeune femme, et elle ne se souciait plus de savoir à quelle heure elle retournerait dans sa chambre, si cela se produisait avant le petit matin. Pour le coup, elle n’avait plus du tout froid, c’était comme si la température avait pris 10°C aussi rapidement. Elle savait qu’elle pouvait mettre ça sur le compte de l’effet que Trevor produisait à présent sur elle. Qui aurait pu croire que la soirée finirait de cette façon ? Surement pas eux. A cet instant, une nouvelle complicité grandissait entre les deux jeunes gens, fessant naitre des sentiments & un besoin à assouvir qu’Elizabeth n’aurait pas soupçonné. Les légers baisers qu’elle recevait sur son front la firent frissonner, et elle sentit que son cœur s’affolait. Elle respira, essayant de retrouver ses esprits mais ce fut peine perdue, elle n’avait envie que d’une chose et elle savait qu’il restait peu de temps avant qu’elle l’obtienne. La prudence de son ami s’était tout simplement envolé, il retrouvait un courage insoupçonné et n’hésitait pas à continuer ses doux baisers sur le front de la jolie demoiselle. Elle avait fermé les yeux, essayant de profiter pleinement du moment. C’est alors que les lèvres du jeune homme finirent par se poser sur les siennes. Elle gouta à ses lèvres sucrées, répondant à ce baiser audacieux avec une nouvelle passion. Quand elle s’écarta doucement de son partenaire, afin de reprendre sa respiration, la belle se demanda si son cœur arriverait à repartir tout de suite. Trevor lui laissa un peu de temps, reprenant ses doux baisers sur son front, descendant vers ses épaules et son cou. Elle continuait de frissonner, l’effet qu’il lui fessait était toujours présent. La dernière fois qu’elle s’était retrouvé dans cette position, c’était en compagnie de Preston, et bien que le moment avait été différent et ne c’était pas déroulé de la même façon, l’attraction entre les deux jeunes gens n’était pas si différente. Lizzie ne réfléchissait pas trop à l’avant ou l’après, elle se concentrait pleinement sur l’instant présent. Dans ces moments là, elle ne pensait presque jamais aux conséquences qui pouvaient pourtant se montrer désastreuse, mais elle espérait bien que tout ceci ne gâcherait pas son amitié avec Trevor. A vrai dire, elle ne réfléchissait pas non plus à ce que pourrait dire ou penser son entourage, elle en avait bien assez des reproches qu’on pouvait lui faire et ne se souciait plus de grand-chose mis à part du jeune homme qui se trouvait à ses côtés.
Le générique de fin s’était alors arrêté, les laissant dans un silence total que seul leur respiration saccadée venait troubler. Elle avait légèrement bougé sa position, de façon à mieux orienter son corps par rapport à Trevor. Elle avait alors glissé ses mains sous le t-shirt du jeune homme, caressant avec douceur son torse, puis son dos. Pendant ce temps, elle entreprit de rechercher avidement les lèvres de son partenaire, désirant partager à nouveau un baiser. Tandis que ses lèvres avaient retrouvés celle de Trevor pour un nouveau baiser passionné, elle se pressa légèrement contre lui, puis roula sur le côté, l’entrainant avec lui, de façon à ce qu’elle se retrouve sous lui. Elle caressa son dos une nouvelle fois, sentant que sa ceinture venait de la quitter, et que sa tunique ne mettrait pas longtemps à faire de même. Elle souleva délicatement le t-shirt du jeune homme, lui enleva et le laissa glisser au pied du lit. Sans une once de peur, elle continuait de l’embrasser, ne contrôlant plus rien d’elle. La soirée avait pris fin en même temps que le générique, alors que la nuit ne fessait que commencer…

▬ ENDED.